mardi 11 avril 2017

Cuba (16) : Viñales, Valle del Silencio, Mogotes

Une journée dans les mogotes (monolithes calcaires) de Viñales. Le loueur de chevaux vient nous chercher le matin. Nous sommes avec 2 couples d'Allemands dont les femmes parlent un peu français. Ce sont des cavaliers aussi émérites que nous ! 
Le tour passe par toutes les fincas, les fermes d'Etat du Parc de Viñales. La première est une exploitation de tabac: récolte et séchage du tabac, fabrication des cigares, dont on nous explique tout le processus.

Récolte à la main et tri des feuilles selon qu'elles ont été très ou moyennement exposées au soleil. Selon le type de cigare (doux ou plus fort), on utilisera tel type de feuilles.
Séchage dans une casa del tabaco
Fermentations, mouillage (éventuellement avec du rhum), repos sur des clayettes et roulage à la main en éliminant la nervure principale des feuilles qui concentre l'essentiel de la nicotine... et encore, la description du processus est très simplifiée !
Le "guide" de la finca parle un peu français, alors c'est plus facile de le suivre. Dans le prix de la balade à cheval, on a même la possibilité de fumer un cigare préalablement trempé dans le miel,
comme le faisait paraît-il Che Guevara. Il était asthmatique et fumait cependant le cigare. C'est bien la preuve que les cigares de Cuba ne sont pas mauvais à la santé, dit notre "guide", à condition que les plants de tabac aient été cultivés sans produits chimiques et que les cigares aient été roulés à la main sans additifs, continue-t-il. Et justement c'est le cas dans cette finca! Alors acheter un petit Romeo et Juliette (le plus doux, celui fumé par Winston Churchill) pour 4 CUC (4 €) ça ne fait de mal à personne ...et en plus, on peut le garder 3 à 4 ans si l'humidité est suffisante (60%) ... Ca ne me convainc pas.
En remontant sur notre canasson semi-automatico, comme ils disent, nous n'avons pas beaucoup à faire pour atteindre la finca de café et de rhum. En fait de rhum, c'est plutôt d'un alcool de goyave aromatisé dont il s'agit. Le guayabita del Pinar n'a rien à voir avec du vin comme son nom pourrait le laisser penser, c'est un alcool assez doux qui est mélangé avec du miel "sauvage".
Ce dernier est produit par des abeilles qui ne piquent pas. On le récolte sous des souches de bois, dans la montagne. Il est très liquide et présente évidemment toutes sortes de bienfaits pour la santé, pour la peau et la beauté en général; on sait aussi chez nous que le miel a des vertus antiseptiques! Notre guide qui n'est pas dupe nous dit :"En fait je n'en sais rien, ce sont les femmes qui racontent tout ça". Quant au guayabita del Pinar, notre "guide" explique qu'il n'est fabriqué que dans cette ferme d'Etat, et que si on en trouve ailleurs, c'est forcément une contrefaçon. Il est tellement célèbre que le gouvernement l'offre comme cadeau à ses hôtes étrangers. Alors, ce serait bête de ne pas profiter de l'occasion et de revenir de Cuba sans ce breuvage exceptionnel, vendu, qui plus est, ici même pour un prix tout aussi exceptionnel, 20 CUC (20 €) la bouteille ... C'est notre jour de bonté, alors nous ramènerons ce délicieux breuvage en France avec, en prime, le "miel sauvage".
La route se poursuit vers un lac de barrage où nous pouvons nous baigner. A défaut d'être limpide, l'eau du lac est rafraîchissante ...
Nous entamons le retour vers Viñales, voilà bientôt 5 heures que la balade - qui s'apparente plutôt à une promotion des produits locaux - a commencé . Mais enfin, la promenade à cheval était agréable, au milieu des mogotes et des champs de tabac, à la rencontre des guajiros, ces paysans cubains qui ressemblent un peu à des cow-boys.
Un petit repos, et nous voilà reparti en taxi vers les grandes mogotes du nord de Viñales. 
Ce n'est pas bien loin et il y a des choses intéressantes à voir: la Cueva del Indio est un peu un attrape-touristes car la grotte est moins belle que celles que nous connaissons en France. Sauf qu'à la fin, après une heure de queue (!), on parcourt en bateau une rivière souterraine au milieu de grandes stalactites et stalagmites. C'est plaisant.
Et voilà l'Indio
Un gros buffle qui sert d'attraction
Notre taxi nous emmène à un hôtel très chic, le Rancho San Vincente ou les touristes fortunés se prélassent au bord d'une belle piscine au milieu de la jungle tropicale ...
Puis à Palenque, une grotte qui a servi autrefois de refuge aux Nègres Marrons qui s'enfuyaient des plantations où ils étaient esclaves. Intéressant à voir, car la grotte traverse de part en part une mogote et aboutit à un lieu reculé ou les Marrons avaient établi un camp, a l'abri des regards.
Dans cette petite vallée, il y a de très nombreux vautours urubus à tête rouge. On en voit partout tournoyant dans le ciel à Cuba.
Pendant cette petite promenade en voiture, notre taxi qui parle un anglais impeccable nous avoue qu'il était auparavant professeur d'anglais à l'Université. Il a quitté le professorat pour se mettre taxi à son compte, avec une vieille Fiat, ce qui lui permet de bien mieux gagner sa vie (avec nous, il a gagné 30 CUC en l'espace de 2 heures), même si le gouvernement lui prélève 20 CUC de taxes par jour ...
Ce soir, nous allons manger tous les deux seuls car nos amis voyageurs sont allés dîner ensemble au village. Notre restaurant se situe un peu à l'écart mais il semble être bien connu parce qu'il y a beaucoup de clients, C'est un restaurant authentique, il n'y a pas de touristes ici, uniquement des Cubains.. Une piña colada énorme dans un ananas, 3 sortes de riz (blanc, au curry avec de l'ananas, rouge avec des haricots noirs), une salade de crudités comme toujours, de la soupe de tomates avec des pâtes, du porc émietté pour moi, un bar grillé pour Michèle, et des tranches d'ananas en dessert. Nous sommes complètement rassasiés!  

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