lundi 10 avril 2017

Cuba (14) : Cienfuegos

Une journée à  Cienfuegos. Si hier je n'étais pas emballé par cette ville aux rues qui se coupent à angle droit, tel n'est pas le cas aujourd'hui. En partant par le Paseo du Prado, nous nous dirigeons vers la Punta Gorda, à 3 kms de là. Quelques maisons à l'architecture intéressante datant du XIXème Siècle font place à de petites maisons plus simples dont certaines relèvent du Modern Style. On se croirait un peu à Miami Beach, en plus modeste. 
Sur le Paseo, grosses américaines et vélos-taxis se succèdent. 
Dans une petite supérette où on achète de l'eau - il fait déjà chaud de bon matin - on peut voir des étalages plutôt bien garnis, il n'y a cependant qu'une seule marque par produit et les produits sont seulement vendus par grosses quantités : ketchup, mayonnaise, huile, spaghettis, piments et pickles au vinaigre, rhums de toutes sortes, vodkas - les restes de l'amitié soviéto-cubaine je suppose -, chips, corn flakes, jambon en rouleaux - la seule viande - ...
Le gros gateau à la crème adoré par les Cubains
Le Paseo longe la baie et prend ensuite le nom de Malecon. Au bord de l'eau un photographe professionnel réalise des photos de mariage. 
Dans l'eau, un pêcheur sonde les fonds et arrive à attraper un beau crabe bleu qui gigote au bout de sa lance.
En approchant de la Punta Gorda, les constructions deviennent grandioses et extravagantes. Ce sont de véritables palaces construits par les barons du sucre dans les années 1920. 
Un club nautique a élu domicile dans ce lieu où de beaux yachts sont amarrés.
Tout au bout du Malecon, se trouve le Palais le plus grandiose, le Palacio de Valle construit avec un mélange de styles, en particulier mauresque. 
C'est sur sa terrasse que nous allons boire un petit apéro, somme toute un peu décevant. Mais la vue est tellement belle .
En poursuivant, on arrive dans un petit parc avec un kiosque très calme,  au bord de l'eau. Des jeunes se baignent la, les filles prennent des poses de mannequins devant un copain qui immortalisera sûrement la scène en postant la photo sur Facebook!
Avec Michèle, nous revenons dans le centre avec un vélo-taxi. Le chauffeur nommé Yaidel nous raconte en peu sa vie en pédalant. 
Il est marié, a 2 fils, un de 10 ans, 1 de 3 ans qui vivent avec leur mère à Santa Clara, à 90 kms d'ici. Mais comme il faut travailler pour rapporter de l'argent pour la famille, et que Santa Clara n'est qu'une ville de passage pour les touristes, Yaidel fait le vélo-taxi ici à Cienfuegos, où habite son père qui le loge, et ne retourne voir sa famille que le week-end.
Il nous donne aussi le prix d'une voiture américaine : entre 15000 CUC (euros) et 25000 CUC selon l'état de la carrosserie et surtout du moteur. Les plus chères sont équipées de moteurs modernes comme Honda. Pour une moto électrique (c'est la mode ici parce qu'elles ne nécessitent pas de carburant), il faut compter 2000 CUC (euros). Pour une maison de qualité moyenne, il faut débourser environ 40000 CUC et une belle maison 80000 CUC. On comprend pourquoi beaucoup de Cubains vivent dans de petits appartements en mauvais état et pourquoi ils n'ont pas de voitures particulières. En fait, hormis ceux qui peuvent tirer un avantage d'une situation particulière - on y reviendra - seuls les Américano-Cubains (ceux qui se sont exilés aux Etats-Unis et ont pris la nationalité américaine) peuvent se permettre de faire de tels achats.
Yaidel nous dépose sur la Place Jose Marti. Nous prenons un petit en-cas dans un restaurant climatisé à l'ambiance très sombre. Beefsteak ratatiné, cuit comme une semelle, mais de bon goût, avec des chips de plantain. Puis on essaie d'acheter des cartes Internet. Comme à Camagüey, il faut faire la queue a l'extérieur du magasin de ETECSA, le Orange Cubain. Nous ne sommes qu'une dizaine à faire la queue, il nous faudra cependant une heure et demi d'attente avant d'avoir nos cartes. Mais ici on n'en rationne pas le nombre, ouf !
Au bureau d'ETECSA, la fonctionnaire note mon nom, numéro de passeport, ...
Michèle visite l'intérieur du théâtre et nous allons boire un coup dans un café en terrasse. Je peux maintenant rejoindre le lieu où les internautes tentent de se connecter sur le Paseo. Et ça marche plutôt pas mal pour une fois ...
Dans les rues de Cienfuegos ...
Avec Mado et Jean-Paul nous allons manger à la Doña Nora, un restaurant qui propose des spcécialités, ce qui est rare à Cuba. Pour moi, ce sera du lapin mariné, pour Michèle du poisson-chat, pour Mado et Jean-Paul une parrillada mixte de poissons et crevettes. C'est très bon surtout que j'accompagne mon lapin d'un verre de vin chilien (le vin cubain est imbuvable paraît-il). Pour finir un dulce de coco qui ressemble un peu au cornet de cucurucho que nous avions mangé sur la route de Baracoa.

Retour à la casa particular de Roberto où Christine est venue nous prévenir qu'il y aura un changement d'heure cette nuit. On passe un petit moment à discuter avec elle de la vie à Cuba.

Aucun commentaire: