dimanche 6 avril 2014

Périple en Amérique Latine (41) : La Paz (7 février 2014)

Cette fois-ci, nous quittons Santiago définitivement. Notre avion pour La Paz, la capitale de la Bolivie, fait escale à Iquique, une petite ville du nord du Chili située au bord de l'Océan Pacifique dans le désert d'Arica, le désert le plus aride au monde. C'est là que nous descendons, juste pour effectuer les formalités de police en quittant le Chili. Il ne faut ensuite pas plus d'une heure d'avion pour rejoindre La Paz.
Le temps y est plutôt maussade bien qu'il ne pleuve pas. Nous sommes maintenant en pleine saison des pluies, au cœur de "l'hiver bolivien". L'aéroport de La Paz porte bien son nom d'El Alto. Il est situé sur l'Altiplano, le haut plateau andin où se trouve l'immense Lac Titicaca. Nous sommes à une altitude de plus de 4000 mètres. Pour les personnes qui, comme nous, ne sont pas habituées à vivre si haut, cela peut entraîner le mal des montagnes: maux de tête, vomissements, difficulté à dormir, grande fatigue. L'aéroport est d'ailleurs équipé d'une salle de soins d'urgence pour les passagers qui feraient un malaise. Charmant accueil ...
Le minibus qui nous emmène à notre hôtel situé en plein centre de La Paz plonge dans le ravin dans lequel cette ville tentaculaire est installée.
Il y a environ 1000 mètres de différence d'altitude entre les bidonvilles et quartiers pauvres d'El Alto et les quartiers aisés du bas de La Paz. La vue depuis le plateau est vraiment impressionnante. Nous suivons la route à deux voies (vu l'état de la chaussée, on ne peut pas parler d'autoroute) qui traverse beaucoup de quartiers très pauvres.
Des slogans à la gloire de Hermano Evo ("Frère Evo") sont peints en grand un peu partout.
Un qui m'a frappé, c'est "Le futur, c'est notre passé présent".
Evo, c'est Evo Morales, le premier Président indien élu en Bolivie, ancien cultivateur de coca. Il veut que désormais la culture et les modes de vie indiens (le passé) continuent d'être vivants (le présent) et cessent d'être reniés. Il a donné aux Indiens qui constituent la majorité de la population bolivienne de nouveaux droits et ces derniers lui en sont infiniment reconnaissants. Il a d'ailleurs été réélu triomphalement en 2009.
Nous avons le temps de faire un petit tour dans le centre de La Paz, à proximité de notre hôtel. Au marché des sorcières, de nombreux petits magasins, certains installés dans la rue même, vendent quelques produits alimentaires, de la coca, des herbes, des objets servant au culte de la Pachamama, la Terre-Mère que les Indiens vénèrent : d'une certaine façon, la culture indienne est la première culture écologiste au monde.
 
Une cliente est venue acheter une offrande pour Pachamama. La commerçante - je veux dire la sorcière - lui concocte dans un papier blanc un assemblage curieux de plantes aromatiques, de bombons, de bandes de papier métallisé, d'objets symboliques destinés à attirer la chance.
La cliente nous explique que ce paquet est déposé dans la maison et qu'on le renouvelle tous les 6 mois environ. L'offrande ne vaut pas très cher : 30 bolivianos, soit 4 euros. Pachamama n'est pas très exigeante. Elle veut juste qu'on pense un peu à elle. C'est là que nous achetons des feuilles de coca que nous mâcherons pour atténuer le mal de montagnes.
Le Musée de la Coca
C'est vrai que nous sommes très fatigués en marchant, surtout en gravissant les côtes, nombreuses dans cette ville. Il faut respirer à fond et s'arrêter souvent pour éviter que la tête nous tourne.
Dans le quartier des sorcières, on vend aussi des fœtus de lamas séchés qui, renseignements pris, sont placés sous les fondations des nouvelles maisons. Cela porte chance aux habitants.
Les rues commerçantes sont très animées, avec leurs étalages d'habits multicolores, de petits bijoux, d'objets en cuir.
Les vendeuses sont la plupart du temps des Indiennes en habit : grands jupons superposés, châles sur les épaules, grande toile de toute les couleurs sur les épaules qui sert de vaste sac à main (ou à transporter bébé), petit chapeau planté au sommet de la tête d'où s'échappent des nattes tressées. Le soir, il faut tout remballer l'attirail dans un immense sac plastique qu'il faudra re-déballer le lendemain matin ...
Dans l'ensemble, la population indienne - la grande majorité - est pauvre, voire très pauvre. 
Devant l'Eglise San Francisco, ancienne et très belle, il y a foule.
Un groupe d'Indiens est assemblé en cercle très étroit. Nous nous approchons pour voir de quoi il s'agit mais on nous demande avec fermeté de nous écarter ... Nous ne saurons jamais quel est le sujet de leurs conversations secrètes.
En approchant de la place ou se trouve le Palais présidentiel
et la Cathédrale, se fait entendre le bruit d'une fanfare. Des danseurs et des danseuses très dévêtues, d'autres déguisés forment une procession suivant une croix.
 
On nous explique qu'ils sont venus de la ville d'Oruro, très célèbre pour son Carnaval. Aujourd'hui on célèbre le début de la période de Carnaval en tendant hommage au gouvernement : c'est le Carnaval des Ministres ...
Tout ça nous incite à participer !

 

 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bon estomac pour les chinchullines.......! Ca ne me tenterait pas ! Beau reportage sur La Paz : culture très typée.
J'en suis à peu près à la moitié de mes impressions !
Bises et merci.
Papi