mercredi 14 octobre 2009

Alain en Amérique-9 : Pocatello - Salt Lake City (13 octobre 2009)

Je quitte Pocatello sans regrets: il n'y a rien à voir ici. Sur l'autoroute qui m'amène à Salt Lake City, la dernière agglomération de l'Idaho s'appelle Malad City. Drôle de nom. Par nos temps d'épidémie de grippe A, on pourrait craindre que ce soit un mauvais présage, mais, en y regardant de plus près, il semblerait qu'il vaille mieux être malade à Malad City qu'ailleurs: la clinique de la ville assure avoir les meilleures appréciations.


Devant l'entrée, on a placé un mannequin d'infirmière. Les mannequins de paille font petit à petit leur apparition, avec une préférence pour les fantômes et les sorcières. Halloween approche …


Je quitte l'Idaho pour entrer dans le Saint des Saints, l'Utah,


le pays des Mormons, qui s'appellent entre eux les «Saints des Derniers Jours» : The Latter Day Saints, en abrégé LDS … et pas LSD, ne pas confondre. Le nom officiel de l'Eglise mormone est d'ailleurs The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints.
Voici la carte des lieux où je dois passer dans cet Etat.


La capitale de l'Utah est Salt Lake City, la Jerusalem des Mormons. Comme vous êtes très bons en anglais, vous avez compris qu'il est question d'un Lac Salé. Bravo ! Le Grand Lac Salé en question a une belle superficie : 113 kms sur 56. Et encore, ce n'est rien par rapport à la superficie qu'il avait il y a quelques millénaires : 560 kms sur 230. Beaucoup d'eau s'est évaporée, laissant derrière elle d'immenses étendues de sel.
Voici à quoi ressemble ce lac dont la teneur en sel dépasse largement celle des océans.




et avec un bison, s'il vous plait.


Sur Antelope Island, une île du Grand Lac Salé, à part une belle vue sur le lac, on rend hommage aux pionniers mormons qui ont colonisé l'Utah à partir de 1848.
Un petit résumé de l'histoire des Mormons. Un certain Joseph Smith, né en 1805 dans l'Est des Etats-Unis, prétend avoir la révélation par un ange de l'existence d'un texte sacré, le Livre de Mormon, écrit dans une langue inconnue, et qu'il parvient à déchiffrer en 1830. Il crée une communauté religieuse très entreprenante et soudée, faisant preuve d'un prosélytisme exacerbé (en envoyant des prêcheurs un peu partout pour convertir de nouveaux fidèles), et qui pratique la polygamie. Les Mormons sont persécutés au point que Joseph Smith est lynché en 1844. La communauté (150 personnes), menée par le nouveau Prophète, Brigham Young, émigre en 1846 vers l'extrême Ouest des Etats-Unis de l'époque, et s'installe près du Grand Lac Salé, là où aucun autre pionnier ne veut s'installer. Elle y crée un Etat autonome (l'actuel Utah) jusqu'à ce que celui-ci soit intégré dans les Etats-Unis, en 1896, après que les Mormons aient renoncé, au moins en théorie, à la polygamie. En fait, il reste encore pas mal de polygames dans le Mormon-Land. Avis aux amateurs …
Dans le ranch-musée d'Antelope Island, on évoque la vie quotidienne des pionniers mormons depuis 1848, date de la fondation du ranch par l'Eglise des LDS, jusqu'aux années 1970. Ce ranch a d'abord servi de lieu d'élevage pour les animaux qui étaient attribués aux nouveaux convertis d'Europe ou des Etats-Unis arrivant dans la «Terre Promise». Ensuite, il a été géré par une Société privée, les Mormons ayant toujours fait preuve d'un esprit d'entreprise très développé.

Le Prophète Brigham Young, premier Président de l'Eglise des LDS.


La salle à manger du ranch


Une pièce réservée aux cow-boys qui sont, comme chacun sait, les garçons de ferme des exploitations agricoles de l'Ouest: je sais, ça fait moins rêver que les justiciers des westerns, mais c'est la vérité.


Dans une autre chambre, un livre à l'usage des jeunes femmes, édité en 1905 par une Association liée à l'Eglise.


C'est intéressant à feuilleter. On y parle de sentiments très élevés (Our ideals and desires, nos idéaux et nos désirs), comme on y prodigue des conseils pour élever ses enfants (The care of infants), ou bien sur l'entretien des volets (How to handle window blinds). Tout y est. C'est la Bible + Laurence Pernoud + le manuel de Castorama, tout en un.




Toujours dans la même île, les Rangers sont occupés à vacciner les bisons.


Mais, un bison c'est dangereux à approcher, alors pour lui faire une piqûre … La méthode est simple et efficace, il suffit d'avoir pas mal de personnel : une fois les bisons rassemblés par des cow-boys à cheval dans un grand enclos, faites-les passer petit à petit entre des barrières de plus en plus étroites. Ensuite, un camion équipé d'un large pare-buffle vous aidera à les pousser dans un couloir métallique qui se resserre de plus en plus et qui mène à une sorte de cage. Si le bison rue et ne veut pas avancer dans le couloir, piquez-lui les flancs.


Dès qu'il avance un peu, bloquez-lui toute possibilité de sortir en marche arrière en fermant le couloir par une grosse herse juste derrière lui … jusqu'à ce qu'il arrive dans la cage où il est coïncé de tous les côtés. Là, on lui accroche un anneau dans les naseaux pour lui tordre la tête de côté.


Pendant qu'un cow-boy très fort et très courageux lui tient les cornes, il ne reste plus qu'à lui faire la piqûre et/ou un prélèvement de sang.


On en profite pour le marquer.


Et on le relâche.


Le tour est joué. C'est simple comme bonjour, non ?

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