jeudi 10 avril 2014

Périple en Amérique Latine (49) : de Potosi à Uyuni (15 février 2014)

C'est Freddy , chauffeur-guide d'une agence d'Uyuni, qui est envoyé pour nous transporter de Potosi à Uyuni.
Microbus de Potosi
Il y a un peu plus de 200 kilomètres à parcourir sur une route en parfait état. Il est vrai que, comme d'habitude en Bolivie, il faut s'affranchir d'un péage.
Les paysages tout au long du voyage sont somptueux. J'ai rarement vu une telle succession de formations rocheuses de toutes les couleurs, plissées dans tous les sens. C'est le paradis des aquarellistes et des géologues ! Et comme aujourd'hui il fait un temps splendide que nous n'avons jamais eu depuis que nous sommes en Bolivie, c'est à un spectacle vraiment inoubliable auquel nous assistons.
A la mi-journée, Freddy dirige son 4x4 vers le lit d'une rivière. Nous la traversons et Freddy trouve un bon endroit pour picniquer, sous un arbre, au bord de l'eau.
Déjeuner avec des sandwichs faits maison avec mortadelle, fromages, tomate (hm, quel bon goût !), concombre et avocat. Simple et de bon goût, et très apprécié dans ce beau décor agrémenté de gros cactus.
Fleur très piquante du désert
Michèle donne les restes de notre repas à une vieille femme visiblement très pauvre qui passe par là. Cette dernière à qui cela ne doit pas arriver si souvent remercie chaleureusement.
On repart pour 2 heures de route jusqu'à Uyuni qui se trouve sur un plateau désertique, à 3700 mètres (un peu plus bas que Potosi, on respirera mieux), un gros bourg de 20 000 habitants, situé au bord du Salar (une très vaste étendue de sel) qui porte le même nom.
Rencontre avec des lamas
En cours de route, on traverse quelques villages quechuas qui ont la particularité d'avoir de belles écoles toutes neuves. Freddy nous dit que c'est le Président Evo Morales (qu'il appelle simplement Evo) qui a décidé d'un plan de construction d'écoles dans ces lieux reculés seulement habités par les Indiens. Freddy, qui est Indien ou métis je ne sais pas, est un inconditionnel d'Evo et il espère bien qu'il va être réélu pour un troisième mandat en 2015. Ce président, nous dit-il, est le seul qui se soit préoccupé du sort des gens du peuple, des petits paysans. Le long de la route, on voit à plusieurs reprises des mines d'argent, de zinc, ... ainsi que le gazoduc qui alimente tous les endroits par lesquels nous sommes passés.
La Bolivie est un pays très favorisé du point de vue des ressources naturelles, et pourtant c'est le pays le plus pauvre d'Amérique Latine ... Cherchez l'erreur. Freddy nous l'explique. Ce secteur de l'économie était entre les mains de familles boliviennes très riches ou bien de sociétés étrangères qui se sont énormément enrichis pendant des dizaines d'années, ne réinvestissant d'ailleurs que très peu en Bolivie même. Il y a bien eu des gouvernements boliviens un peu moins à la solde de ces grippe-sous et qui ont nationalisé les ressources naturelles mais les suivants, soit élus démocratiquement, soit la plupart du temps arrivés au pouvoir à la suite d'un golpe (un coup d'état militaire) ont privatisé les compagnies nationales. Dans le dernier épisode, Evo Morales a tout re-nationalisé ce secteur. Le point de vue de Freddy est radicalement différent de celui de Christophe, notre guide français s'il y a quelques jours. Mais évidemment, leurs intérêts ne sont pas nécessairement toujours les mêmes ...
Un peu avant notre arrivée à Uyuni, Freddy se dirige vers un point de vue qui embrasse la vaste plaine toute blanche - elle est recouverte de sel - C'est le Salar d'Uyuni. Encore un spectacle grandiose qui nous donne envie de très vite découvrir ce paysage de plus près.
En rentrant dans la ville, nous sommes accueillis par un grand panneau sur lesquel Evo Morales souhaite la bienvenue au Dakar !
C'est que le célèbre rallye qui s'est déroulé début janvier en Argentine, Bolivie et Chili est passé par là. Partout en ville, des affiches rappellent cet épisode. L'une d'entre elles dit : "C'est la première fois que le Dakar se déroule dans les nuages" avec la photo d'un 4x4 qui se reflète sur le Salar. Il y a même une grande statue (horrible) à l'effigie du rallye sur la place centrale. Des jeunes gens portent des tee-shirts sur lesquels est écrit Dakar Uyuni Bolivia. Cet épisode à dû les marquer. Freddy, qui pourtant est un Evo-maniaque, est beaucoup plus sceptique. D'après lui, les impacts sur l'environnement sont négatifs. Quand aux impacts économiques, ils sont négligeables pour le petit peuple. On verra peut-être cela en parcourant le Salar demain !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A propos du blog n°49. Que ces paysages sont géologiquement pédagogiques pour montrer les plis et les strates. Avez -vous rapporté quelques petits échantillons de roches Mais ..... c'était trop lourd dans vos bagages et peut-être aussi interdit à l'exportation ?
Papi