vendredi 11 avril 2014

Périple en Amérique Latine (53) : San Pedro de Atacama, Salar et Cordillère de Sel (19 février 2014)

Julie, une jeune femme de 33 ans, Française qui vit à San Pedro de Atacama depuis 7 ans, vient nous chercher à notre hôtel. C'est elle qui nous servira de guide pendant nos 2 journées de visite dans la région.
Elle est originaire d'Arette, pas très loin d'Oloron, alors cela crée tout de suite un lien. Nous parlons avec elle de son enfance en Béarn, de sa scolarité au Lycée d'Oloron où elle a eu comme prof de biologie-géologie un de nos amis, Jean-Philippe !
La matinée se passe dans le Salar d'Atacama, qui commence immédiatement au sud de San Pedro. Le Salar a une grande étendue : plus de 200 kms de long sur 40 kms de large, mais il n'est lui même qu'une petite partie du Désert d'Atacama, coincé entre les Andes à l'Est et l'Océan Pacifique à l'Ouest. Le Désert d'Atacama fait 1800 kms de long et 100 kms de large et c'est un des déserts les plus arides du monde; il y tombe 10 fois moins d'eau qu'au Sahara ! Dans certains coins de ce désert on pense qu'il n'est pas tombé une goutte d'eau depuis plusieurs milliers d'années.
Visite à la Laguna Tebenquiche où on peut très bien voir les dépôts de sel, avec leurs cristaux. Quelques organismes réussissent à survivre dans cet univers très agressif pour la vie, comme des algues, des diatomées et une toute petite crevette qui, mangée par les flamants va leur donner leur couleur rose.
Puis, aux Ojos del Salar, on peut observer des effondrements de la surface du Salar remplis d'eau douce.
A la Laguna Cejar, on peut se baigner par contre dans une eau qui a une teneur en sel extrêmement élevée ! A titre de comparaison, l'eau de cette lagune est beaucoup plus dosée en sel que celle de la Mer Morte. Tant et si bien que quelle que soit notre position, il est impossible de véritablement nager. Mais il est tout aussi impossible de couler ...
A notre sortie du bain, Julie a préparé à notre intention un petit apéritif sous une tonnelle. Quel joie de siroter un petit vin blanc chilien à l'ombre ! C'est que la journée, il fait sacrément chaud sous ce soleil de plomb.
Pendant l'heure de la sieste chilienne, nous allons faire un petit tour dans le village de San Pedro de Atacama. Le style des constructions ressemble beaucoup à celui des villages mexicains, avec des maisons de plein pied en adobe.
L'église toute blanche avec son toit en bois de cactus est charmante.
Nous sommes pourtant déçus par le village, car dans toutes les rues du centre, on ne voit que magasins pour touristes, bars ou restaurants, maisons de change, agences de voyage. Au milieu des rues, on ne voit que des touristes et on entend parler plein de langues étrangères. On dirait que les autochtones ont fui le village.
Un peu à l'écart, on se croirait, toutes proportions gardées, à Saint-Tropez, avec des hôtels de luxe avec piscines (en plein désert !), bars et restaurants ...
En fin d'après-midi, nous partons à la fraîche (enfin, presque!) vers la Cordillère de Sel. Il s'agir d'un massif très raviné par les pluies qui, pour être très rares, peuvent néanmoins être très violentes. Plusieurs paysages assez différents. La Vallée de la Lune et son décor de sable gris, ses canyons assèchés dont il est très difficile de sortir. Le sel est sculpté par le vent et les très rares pluies d'orage, formant des dentelles très fines.
Un autre phénomène est très étrange. En fin d'après midi, quand la température baisse, on entend le sel "chanter". En fait, la forte différence de température entre le jour et la nuit produit des variations de volume qui font craquer la structure.
Nos deux autres excursions aux Tres Marias
et surtout à  la Vallée de la Mort avec son canyon entouré de ses pitons orange.
Encore une vue exceptionnelle. Il y a même au fond de la Vallée de la Mort de grandes dunes sur lesquelles on pratique le sandboard, une sorte de surf sur sable. Pas pour moi ce truc.
Enfin, nous allons admirer les couleurs rouges-orangées du canyon illuminé par les tout derniers rayons du soleil couchant. Il y a un peuple flou, et les guides ne contrôlent plus rien. C'est à qui sera le plus près du bord, tout en de haut de grands précipices. Je suis malade de voir tant de gens s'approcher du vide en sautant de roche en roche. Quand j'ai le vertige, je ne l'ai pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres ... C'est idiot mais c'est incontrôlable.
De retour à San Pedro, nous allons manger chilien dans un petit restaurant ou il y a un très bon chanteur qui interprète des chansons douces ou revendicatives, et qui soulève l'enthousiasme d'un groupe de jeunes.

Aucun commentaire: