jeudi 17 avril 2014

Périple en Amérique Latine (64) : Asunción (2 mars 2014)

Deuxième jour consacré à un tour de la ville d'Asunción. Nous avons ici un guide qui s'appelle Aristide.
Ce matin, il vient nous chercher à notre hôtel, accompagné de son chauffeur Daniel. Nous faisons d'abord un petit tour des quartiers riches. De grandes et belles maisons entourées de hautes grilles, avec des gardes privés.
Même dans ces quartiers chics, les rues sont très grossièrement pavées.
L'explication ? La municipalité n'a pas assez d'argent pour améliorer le revêtement de la plupart des rues, parce que les rentrées fiscales sont trop faibles. Le Paraguay est un pays à l'économie ultra-libérale, et la pression fiscale est y réduite à sa plus simple expression. Les taxes foncières ne sont pas indexées sur la valeur des maisons, elles sont les mêmes dans les quartiers riches et les quartiers pauvres.
Dans d'autres quartiers de la ville, il y a des bidonvilles, y compris à proximité immédiate du centre ville, du Palais présidentiel et du Congrès, ....
Le gouvernement avait bien incité les habitants du bidonville du centre à déménager dans des logements en dur situés loin de là, mais la plupart d'entre eux sont rapidement revenus habiter ces maisons en planches et tôles ondulées parce qu'ils se trouvent à proximité du lieu où ils ont une petite activité : services de nettoyage, de lavage de vitres des voitures ou de vente d'essuie-glaces aux feux rouges, vente à la sauvette dans la rue, quand ce n'est pas trafic de drogue.
A propos de trafic, Aristide qui a vécu 14 ans comme barman en Belgique et au Luxembourg nous raconte qu'il est revenu au pays parce que son fils a été incarcéré. Ce dernier était gardien de prison et il s'est fait prendre par la police avec 10 grammes de cocaïne destinés à être vendu à un détenu. Cela fait maintenant plus de 2 ans qu'il est en prison préventive : Au Paraguay les délais pour être jugé sont très longs. Pour éviter de croupir dans des cellules surpeuplées et fréquentées par des voyous endurcis, pour avoir un peu plus à manger, il faut verser de l'argent, sous forme de pots de vin aux autorités pénitentiaires. C'est pourquoi le père est revenu faire le guide à Asunción. Pour l'instant, la situation du fils en prison s'est améliorée parce qu'il a décidé de prendre part à un programme de préparation à sa réinsertion animé par une église évangéliste, dans la prison même. Partout en Amérique Latine, les évangélistes sont sur le terrain pour gagner de nouveaux adeptes.
La visite proprement dite commence par le Mercado Cuatro, un immense marché qui ressemble à un souk. On y vend de tout : des vêtements - les Coréens se sont fait une spécialité dans la confection textile -, des produits ménagers, de la nourriture.
On peut s'y faire coiffer, dépiler définitivement, recevoir des soins de pédicure.
Le marché est ouvert 363 jours par an, fermé le jour de Noël et le Jour de l'An uniquement.
Le Panthéon, construit sur le modèle français, est le lieu où sont enterrés les grands hommes, comme à Paris.
Surtout d'anciens Présidents de la République, fondateurs ou bien qui ont eu un rôle important lors des deux guerres qui ont émaillé l'histoire du pays: la Guerre de la Triple Alliance au XIXème Siècle, et la Guerre du Chaco qui a fait rage avec la Bolivie dans les années 1930.
Aristide nous donne des précisions sur la Guerre de la Triple Alliance.  Il dit qu'après la guerre, il ne restait plus dans le pays que 10 000 hommes valides vivants. Le Président du Paraguay demanda alors aux hommes restants d'engrosser plusieurs femmes pour reconstituer la nation et aux femmes d'accepter cet état de fait. Le Pape Francisco vient même d'approuver cette décision et de déclarer que la Femme Paraguayenne était celle qu'il respectait le plus pour son courage, et qu'elle aurait dû recevoir le Prix Nobel pour cette action qui visait à défendre la Patrie, la Langue, la Culture et la Foi ... Pour une fois que les naissances hors mariage sont permises et même encouragées par l'Eglise !
La  Cathédrale date de la deuxième moitié du XIXème Siècle,
L'ancien Congrès, dont une partie de l'architecture est métallique, est maintenant devenu un centre culturel.
Le Palais présidentiel
Puis, nous allons au Musée des Chemins de fer installé dans l'ancienne gare, maintenant désaffectée. Tout le centre historique est dans un état pitoyable. Il y a pourtant des bâtiments intéressants qui mériteraient d'être réhabilités mais il n'y a pas d'argent public pour le faire. Les investisseurs privés ont préféré investir dans des centres commerciaux à l'américaine dans le quartier près de notre hôtel et tous les commerçants du centre y ont déménagé.
On finit notre tour de ville par le cimetière de la Recoleta où sont enterrés quelques célébrités locales. La spécialité, ce sont les cercueils déposés dans de grands monuments funéraires et qu'on peut apercevoir à travers des vitres.
 

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